Il y a dans le Pays Nivernais Morvan une densité particulière : celle d’un pays traversé depuis des siècles par des hommes et des femmes attachés à leur terre. Ce territoire n’a jamais été une simple étape : il a sa logique propre, faite de reliefs arrondis, de forêts profondes, de vallées lentes. Le Morvan, qu’on associe souvent à une montagne douce, est en réalité une mosaïque complexe de milieux naturels, où alternent granit, schiste, tourbières et bocages.
L’histoire y est partout : dans une chapelle romane perdue au détour d’un hameau, dans la pierre d’un pont gallo-romain oublié des cartes modernes, dans les traces laissées par les Résistants pendant l’Occupation. À Luzy, à Château-Chinon, à Corbigny ou à Moulins-Engilbert, on sent encore la présence du passé dans la manière dont le territoire s’organise, dans les marchés hebdomadaires, dans les petites annonces des vitrines de boulangerie.
Mais le silence, ici, n’est pas vide. Il est peuplé. Peuplé de mémoire, d’efforts quotidiens, de traditions rurales transmises sans emphase. Ce blog est né de ce constat : on parle trop peu de ce pays dans les médias nationaux, mais il a tout à dire à qui sait écouter.
Ce que l’on appelle aujourd’hui « nature » est ici une réalité vécue, une proximité quotidienne avec le vivant. Le Parc naturel régional du Morvan a permis, depuis sa création, de préserver et valoriser cette diversité. Étangs, haies, forêts de feuillus, pâtures : autant de lieux qui forment un maillage écologique encore robuste.
Ce paysage, façonné par l’agriculture et la sylviculture, est aussi celui de tensions contemporaines : pression foncière, standardisation des pratiques, artificialisation des sols, ou encore retour d’espèces sauvages comme le lynx ou le cerf. Autant de sujets que nous abordons ici, à l’échelle locale, au plus près des acteurs du territoire.
Les saisons rythment les activités humaines : fauche, fenaison, récolte des pommes à cidre ou des petits fruits rouges. Les savoir-faire anciens, comme le paysage de l’arbre têtard ou les constructions en granite brut, témoignent d’un lien profond entre le vivant et la main de l’homme. Ce lien, fragilisé, mérite que l’on s’y attarde, qu’on le documente, qu’on le transmette.
Le Pays Nivernais Morvan est un terrain d’étude passionnant pour les curieux d’histoire. Il ne s’agit pas seulement de visiter des musées ou des châteaux (même si l’on y trouve le remarquable musée du Septennat à Château-Chinon ou celui du Charolais à Moulins-Engilbert), mais de comprendre comment l’histoire continue de structurer les formes de vie locales.
La Révolution, par exemple, a laissé dans certains villages un héritage visible dans la toponymie, dans l’organisation des terres communales, dans les archives conservées par les mairies. Le XIXe siècle industriel, avec les forges du Morvan et les migrations vers Paris, a façonné un double attachement : à la terre natale et à la ville refuge. Beaucoup de maisons de granit dans les hameaux sont encore celles de ces « enfants du pays » revenus après une vie ailleurs.
Le XXe siècle, avec la Résistance, a gravé dans la forêt une mémoire plus douloureuse mais essentielle. On trouve encore des stèles, des chemins de maquisards, des lieux de mémoire discrets, rarement mentionnés dans les circuits officiels. Ce blog les recense peu à peu, pour permettre à chacun de s’orienter dans ce tissu d’histoires partagées.
Mais ce blog n’est pas seulement tourné vers le passé. Il est aussi ancré dans le présent. Chaque semaine, chaque mois, des initiatives locales font vivre ce pays : restaurations patrimoniales, marchés de producteurs, chantiers participatifs, sentiers redessinés, festivals modestes mais vivants. Tout cela fait partie d’un écosystème humain, social et culturel que nous avons à cœur de documenter.
Les petites communes inventent, tâtonnent, expérimentent. Certaines redonnent vie à un café de village fermé depuis vingt ans. D’autres montent des ateliers d’écriture dans une ancienne école. Ce sont ces actes simples, souvent portés par des collectifs locaux, qui participent à ce que j’appelle une résilience rurale concrète. Une manière de tenir bon, mais aussi de se projeter.
Ressentir le territoire, c’est aussi y marcher. Prendre le temps. Observer les traces d’un ancien moulin, entendre le bruit particulier du vent dans une allée de hêtres, reconnaître la forme d’une ancienne terrasse de culture dans la pente d’un pré. Ce sont ces détails que nous essayons de transmettre ici, non comme un guide touristique, mais comme un appel à la lenteur, à la curiosité active.
Les Sentiers Nivernais Morvan sont faits pour cela : pour suivre le fil discret mais solide d’un territoire qui mérite l’attention, la patience et le regard.
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